Capturer l’éphémère.
Collectionneur d’art, Laurent Dumas souhaite conjuguer ses passion pour l’art et le vin. Il y a comme une forme d’évidence à rapprocher l’expression artistique du geste de l’artisan, qui tous deux provoquent l’éveil de nombreux sens. Une première manifestation de ce dialogue est à retrouver dans le dessin des étiquettes du Domaine de la Chapelle, qui pour chaque millésime est confié à un jeune artiste issu du vivier des artistes révélés par une bourse tremplin créée par Laurent Dumas.
David Festoc
Interprète le millésime 2023.
Peintre nantais formé à l’école Pivaut, David Festoc explore depuis 5 ans les champs d’une peinture figurative libre. « Ma peinture est construite avec de l’ambivalence et une cohabitation du réel et du factice. En regardant mes peintures, on doit avoir un doute ».
Mises en scène à première vue naïves et colorées, les peintures de l’artiste incitent au questionnement et à la recherche d’un sens, d’une narration. C’est dans ce décalage avec une vision familière que naît le doute dans l’esprit du spectateur. Pour le millésime 2023 du Domaine de la Chapelle, l’artiste a imaginé un grand décor bucolique, une forme de labyrinthe où évoluent des personnages, acteurs de l’élaboration du vin.
Ici des rangs de vigne poussent autour d’un arbre millénaire, là un vendangeur malicieux subtilise des grappes dans la hotte de son voisin. Plus loin des oiseaux s’enfuient avec dans leur bec les précieuses baies, quand ailleurs un cep renaît, soutenu par une pléthore de tuteurs. Ode au travail des champs, aux relations parfois difficiles entre la nature et l’homme, l’œuvre présente une multitude de facettes, des instantanés de vie.
Raphaëlle Peria
Interprète le millésime 2024.
Artiste formée à l’école des Beaux-Arts de Lorient, Raphaëlle Peria explore depuis de nombreuses années la question du souvenir et de l’absence dans ses œuvres. Son travail convoque différentes techniques. D’abord la photographie, qui fige l’instant qui sera ensuite patiemment épuré, gratté, effacé par le geste du scalpel. La matérialité du papier rejaillit, de délicats copeaux s’accumulent et “emmènent la photographie vers le relief”.
Les paysages, les éléments naturels et les écosystèmes sont au cœur de sa démarche artistique et sont des points de départ de voyage pour des prises de vue. La technique du grattage, du retrait, appelle la mémoire de la présence d’êtres vivants. Certaines parties de l’image sont conservées intactes, créant des changements d’échelle qui percutent les textures développées par l’art du grattage.
Raphaëlle Peria nous invite à regarder autrement ses images qui de loin nous attirent. Une deuxième lecture nous conduit à découvrir ce qui se cache derrière la beauté des mondes que nous tentons de reconstituer chez soi. Ses œuvres composent ici un milieu à la fois fragile et fascinant. Par son approche d’action directe sur son support, l’artiste dévoile un état d’un milieu naturel qui s’altère au fur et à mesure